(Noam) Tu me rends la vie dure intentionnellement.

T'es bourrée, totalement ivre. Tu n'arrives même plus à marcher correctement avec tes talons. La fête, tu adorais cela, mais en ce moment, tu la faisais plus pour oublier qu'autre chose. Tu ne la faisais plus pour t'amuser et rencontrer des gens, non, tu la faisais pour t'empêcher de dormir, pour garder le plus longtemps les yeux ouverts. Pour ne pas fermer tes paupières et voir la tête de l'homme sur le sol, non, tu n'en pouvais plus de voir sa tête. Une larme coula sur ta joue, tu l'essuyas et continuas de marche, tu ne savais même plus où tu étais, et surtout où tu étais censée aller. Une pause, il fallait que tu puisses te poser sur le trottoir, pour retirer tes chaussures trop hautes pour toi, quand tu vis au loin un voiture de flics. Un soupir traversa tes lèvres encore rouge "Merde". Tu essayas de marcher le plus droit possible, passant devant eux avec un sourire quand tu reconnus Noam. Merde fallait vraiment que tu tombes sur lui. Tu étais loin d'être chanceuse ce soir. Tu avanças plus rapidement quand tu sentis une main sur ton épaule. Tu te mordillas l’intérieur de la joue et te retournas faisant un grand sourire pleins de charmes "Oh inspecteur , j'ai fais quelque chose de mal?". Tu le regardas dans les yeux, essayant de tenir le plus droit possible. Tu refermas doucement ta veste qui laissait entrevoir une robe trop sexy pour ton âge

Dans ta voiture de fonction, tu t’engages sur Maple Street prêt à retrouver la chaleur de ton appartement, t’en as plein les bottes, t’as eu une journée pourrie et tu ne rêves que d’une chose, rentrer chez toi et te boire une bonne bière. Tu remontes doucement la rue, tu roules au pas prêt à intervenir à  tout moment. Au loin, tu repères une jeune fille assise sur le bord du trottoir, des chaussures à talons à la main et une robe bien trop courte. Tu ralentis un peu pour t’assurer que tout aille bien, mais elle se relève et part en marchant. « Bordel ! » Cette petite brune qui tangue dangereusement, tu la connais, c’est Noor, la petite sœur d’Hector et la gamine qui te pourrie la vie, au passage. Tu arrêtes la voiture et descends en claquant la porte. Elle a du t’entendre puisqu’elle accélère le pas, mais tu la rattrapes et pose une main sur son épaule pour la faire se retourner. Elle te fait son plus beau sourire et tu pince les lèvres, agacé par son comportement. Sa réplique te fait serrer la mâchoire, tu sens que la soirée va être longue, très longue. « Noor, t’es bourrée ? » T’as dit ça un peu plus brusquement que ce que tu avais prévu mais, au final, la question ne se pose pas vraiment, elle a la voix pâteuse et tient à peine debout. Tu fermes les yeux et te pince l’arrête du nez lorsque tu la vois refermer sa veste. « Qu’est-ce que tu fous toute seule dehors à une heure pareil ? » Tu jettes un regard autour de vous, il n’y a personne.

Noam ou ton pire cauchemar, l'ami de ton frère. Celui que tu aurais envie de tuer, mais, que pourtant t'aime bien. Ouais au fond de toi Noor tu as de la sympathie pour lui . Oui cela ne se voit pas tout de suite mais tu l'aimais bien le petit Noam, sinon tu ne le ferais pas autant chier. Tu fis un sourire encore plus fort. T'aimais provoquer les gens, t'aimais les faire péter les plombs. C'était pour toi une façon d'exister et encore plus si ton frère pouvait avoir de la peine. Tu savais pourtant très bien que ton frère était au courant de rien, tu le savais pertinemment et puis de toute façon il s'en foutait trop occupé par son armée de merde. Tu te décalas légèrement pour le regarder de haut en bas, rigolant légèrement "Non j'ai bu un verre monsieur le policier" tu te foutais de lui, tu aimais cela. Tu lui fis un clin d'oeil " A ton avis je faisais le trottoir et toi ?" encore une pure provocation. Il fallait que tu te calmes douce Noor sinon cette soirée allait mal finir pour toi. Il fallait que tu rentres, il fallait que tu essayes de dormir, d'oublier oui d'oublier. Il fallait que tu te laisses tomber dans les bras de Morphée,Il fallait que des yeux puissent se fermer sans que des terreurs nocturnes viennent tout gâcher, il fallait que tu puisses dormir mais pour l'instant tu étais face à un flic. Le stress montait il fallait mentir deux fois mieux  

Sa manière de te répondre et de te provoquer te met hors de toi, mais tu fais un effort pour te contrôler. Tu inspires profondément et passes la main sur ton visage pour te donner un moment de répit, cette gamine va te rendre fou. « Un seul verre hein ? Tu empestes l’alcool à plein nez ! » Tu as dit ça entre tes dents. Si elle n’était pas la petite sœur d’Hector, tu l’aurais déjà coffré depuis longtemps, mais Hector fait parti de ta famille, sa sœur y compris. D’habitude t’es pas du genre à t’agacer facilement, les petites racailles qui traînent dans la rue, les dealers aussi intoxiqués que leurs clients, tout ça tu connais. Mais là il s’agit de Noor, une personne que t’as connue avant, avant qu’elle ne devienne si ‘rebelle’. T’es persuadé que quelque chose ne tourne pas rond, qu’il s’est passé un truc. Son visage se fend alors d’un sourire et sa réponse fait s’écarquiller tes yeux, si Hector était là.. « Arrêtes un peu de te foutre de ma gueule ou je te fais passer la nuit en cellule de dégrisement ! Et à ta place je ferais pas la maligne, un poivrot a pissé dedans hier et on n’a pas encore eu le temps de nettoyer. » C’est maintenant à ton tour de sourire. Elle n’a aucun moyen de savoir que tu bluffes. Au fond, ça t’emmerde d’en arriver là avec elle, mais elle ne te laisse pas le choix. Ta colère commence un peu à redescendre et tu pries pour que ça continue comme ça. « Qu’est-ce qui s’passe Noor, t’as des problèmes ? » T’es pas le genre de mecs à parler, mais ce soir, t’es prêt à faire une exception.

Tu sais pas pourquoi tu es comme ça, tu sais pas pourquoi tu as envie de pleurer, enfin si tu le sais mais si tu le dis à voix haute cela devient réelle. tes yeux se posent sur Noam, tu sais que ta réponse l'étouffe, tu sais qu'il est adorable avec toi, Noor putain réveille toi, Noor il faut que tu parles. Tu passas une main sur ton visage, soupirant au passage "D'accord j'ai bu beaucoup plus de verres et sans doute des bouteilles, je sais plus merde". Tu essayais de rester calme, il fallait pas que tu t’énerves, il fallait pas que tu hurles. Tu fis un petit sourire que tu mis rapidement à la poubelle "D'accord, je me calme. J'ai pas envie de puer la pisse". Tu pris place sans rien lui dire dans la voiture, posant ta tête sur le repose tête "Tu fais chier Noam,putain tu es vraiment con". Tu avais envie de tout casser, tu avais envie de prendre cette putain de voiture et partir loin, il fallait pas que tu craques pas maintenant, tu ne pouvais pas faire cela à tes amis "Noam, tu t'es déjà sentis totalement perdus ?". Tu parlais calmement, le plus calmement possible. Tu savais pourquoi que tu pouvais repartir comme une furie dans deux secondes, t'étais comme ça Noor, tu pouvais être une vraie peste, ensuite un ange et redevenir le pire démon. Tu fermas doucement les yeux pour oublier, mais tu sursautas, des images de la soirée était encore présente, tu passas ta main sur ton visage et regardas Noam "J'ai envie de vomir"

Tu lèves les yeux au ciel et fais mine d’être étonné « Plus qu’un verre ? Oh vraiment ? » Elle te prend pour un bleu c’est pas possible. Des gens bourrés t’en vois tous les soirs et le pire c’est qu’ils te répondent tous la même chose quand tu leurs demandes s’ils ont bu : juste un verre. Tu la fixes un moment en réalisant ce qu’elle vient de t’avouer piteusement « Et des bouteilles ? » Tu te frappes le visage de la main et respires un bon coup, la petite Noor avec sa tétine et ses couettes commence sérieusement à te manquer. « Oh putain Noor.. » T’es désespéré, tu sais plus trop quoi en penser. Finalement, tu lâches un petit rire carnassier en l’entendant rendre les armes. Un point pour toi. Tu l’observes prendre place dans la voiture sans rien dire et t’installes derrière le volant. « J’me demande bien qui est le plus con de nous deux. » Elle a pas tort, t’es franchement con, tu vis comme un adolescent attardé et mise à part au travail où t’assumes ta part de responsabilités, le reste du temps tu fuis la confrontation, tu fuis la vie réelle. Tu changes de nana tous les soirs et vis uniquement pour sortir et profiter de la vie. Certains pensent que tu vis ta vie comme tu l’entends et que tu as raison, d’autres comme tes parents et tes sœurs par exemple, pensent qu’il serait tant de te caser et de construire quelque chose. Tu démarres la voiture et t’apprêtes à partir quand elle interrompt le fil de tes pensées. Perdu ? Si seulement elle savait mais tu préfères lui mentir. « Pas vraiment non. Pourquoi, t’es perdu toi ? » T’essayes de prendre un ton détaché pour la pousser à se confier, si elle sent la gravité de la situation, elle pourrait se renfermée et redevenir cette petite peste qui te tape sur les nerfs. Tu reprends la route mais à peine dix mètres plus loin, quand tu pensais qu’elle ne te répondrait jamais et qu’elle s’était endormie, elle te sort une bombe. Ni une ni deux, tu tires sur le frein à mains et te penches au-dessus d’elle pour ouvrir sa porte. « Tu fais chier sérieux Noor ! Je te préviens si tu vomis dans la voiture.. » Tu ne finis pas ta phrase, qu’est-ce que tu pourrais dire pour menacer une gamine aussi têtue et tenace ?

Tu sais qu'il ne va pas te croire, tu mens pas si mal que cela, mais bon, c'est un policier. Un policier ca à du flair, enfin t’espère juste ce soir qu'il ne va pas trop en avoir, qu'il va juste être Noam, celui que tu connais depuis toute petite, celui qui ta vu en culotte courte, qui t'as vu grandir doucement enfin doucement est un grand mot. Tu soupiras putain, tu es con Noor, tu devrais te calmer, être adorable douce gentille, mais voilà la vie réservait parfois des mauvaises surprises et surtout des mauvais chemins et toi, tu avais décidé de suivre un mauvais chemin. Putain, il avait de la chance de ne pas être perdus, il avait de la chance d'avoir un boulot même si c'était être flic, il avait de la chance et il ne le savait même pas. Tu avais les yeux fermés "Je dirais toi, tu as décidé d'être flic". Pure provocation, il fallait que tu arrêtes Noor, il fallait que tu sois plus gentille, plus douce. Tu ne regardais pas la route, de toute façon, tu n'avais pas envie de rentrer, pas envie d'affronter ton lit finalement. Oh oui, tu étais perdue totalement même, mais comment lui expliquer, comment lui dire que tu avais tué quelqu'un"Je ne sais pas, je sais même plus. J'ai peur de la nuit, j'ai peur du noir." Tu ne le regardais pas, tu n'osais pas affronter son regard. L'envie de vomir venait, tu ne savais même pas si c'était une envie psychologique ou à cause de l'alcool. Tu te cognas légèrement la tête quand il freina rapidement "Merde Noam putain". Tu le laissas ouvrir la porte et regardas la route "T'inquiète, je ne vais pas abîmer ta chère voiture". L'envie de vomir grandissait, l'envie de tout cracher arrivait. T'étais prête à tout dire, mais voilà tes amis avaient confiance en toi, alors tu fermais ta bouche. Noor tu étais enfermée dans un secret, un grand secret qui doucement t'enveloppais et te bouffais. Tu portas doucement la main à ta bouche. Ta tête tournait, le monde tournait et toi, tu étais là au milieu de tout cela. Comme un enfant au milieu d'une fête foraine

Tu te pinces les lèvres pour ne pas sourire à sa boutade, elle n’a pas froid aux yeux la petite. Et puis elle n’a pas tout à fait tord. De base, t’es militaire, enfin tu étais. Mais en revenant, on t’a transféré au poste de police quand t’as fini ta rééducation, on t’a venu le poste en te disant que tu pourrais changer les choses et qu’un ancien soldat avec du flair et l’habitude du terrain serait un immense atout pour les forces de l’ordre de cette ville. Et toi comme un crétin t’as accepté, parce que ta famille et tes amis vivent ici et que si tu ne peux plus les protéger à des milliers de kilomètres de là, tu peux au moins essayer de faire quelque chose ici, dans ta propre ville natale. Etre ici ça a des avantages et t’en es conscient. Finis les au revoir larmoyants de ta mère qui se demande si elle te reverra un jour, finis les lettres et les appels entre deux assauts. Ici, tu peux reprendre une vie presque normale, t’es encore hanté par tes cauchemars, par toutes les horreurs que t’as vu là-bas mais au moins tu profites de ta famille et c’est le plus important à tes yeux. Finalement, tu lui réponds avec légèreté. « Ok, tu marques un point. ». Ton semblant de sourire fini par s’effacer lorsqu’elle commence à se confier à toi. Peur de la nuit. Tu croirais entendre son frère, tu croirais t’entendre toi. Sa réponse t’interpelle, jamais une gamine ne t’a dit quelque chose comme ça. Lorsqu’elle se met à grogner, tu réalises que tu n’aurais peut-être pas du tirer sur le frein à main comme ça mais c’est trop tard et tu la regardes fermer les yeux. « T’as plutôt intérêt ! » T’aimes déjà pas voir les gens dégueuler, alors si en plus fallait qu’elle en mette partout dans ta caisse. Tu l’observes un moment tandis qu’elle garde les yeux fermés, tu tentes la manière douce. « Noor, qu’est-ce qui se passe ? La peur du noir, de la nuit, je la connais trop bien. Qu’est-ce que t’as fait, qu’est-ce que t’as vu ? C’est pas normal de dire ce genre de choses à ton âge. » Après tout, c’est qu’une gamine et tu t’en veux un peu d’être aussi dur avec elle, alors tu essayes de faire appel à ce côté paternel que tu n’as pas vraiment.

Noam tu le considères comme un grand-frère que tu aimes bien faire chier. Quand ton vrai frère était point présent, il était là pour toi. Là pour sécher tes larmes, là pour te laisser insulter ton frère des gros mots les plus atroces qui pouvaient sortir de ta bouche de ta gamine. Alors tu sais pas pourquoi tu étais comma ça, tu sais pas pourquoi tu étais aussi peste avec lui. Noor tu ne te reconnaissais plus, c'était pas toi. Tu fermais les yeux, espérant juste être quelqu'un d'autre. Si seulement tu pouvais te téléporter loin de Cassas, loin de ta vie actuelle. Noor tu es une putain de gamine malheureuse et tes proches en payent le prix, et le prix est cher. Noor il faut que tu te calmes, Noor tu vas tout lui dire. " Je marque toujours des points, je suis une Messer". Un sourire se dessine sur ton visage, un sourire sincère. Tu passes de l'ange au démon, du démon à l'ange. De la gamine douce, à la gamine Perverse. Putain Noor tu deviens folle. Noor il faut que tu  partes, Noor tu dois quitter cette voiture  " j'ai changé, Noam". Tu profites de l’arrêt de la voiture pour y descendre, Noor il te faut de l'air. Noor tu peux pas marcher, tu vas tomber sur le bitume. Si seulement tu pouvais t'évanouir, tu en as trop dit, et tu as l'impression d'être contre un mur et que tu vas te faire fusiller, que tu vas mourir maintenant à l'aube de tes 20 ans. Tu sens Noam soupirer et te suivre "Si tu vais un grand secret. Pas le petite secret de rien du tout. Un truc qui pourrait mettre des vies en danger.". Tu t'arrêtes enfin de marcher et le regardes dans les yeux  "Tu ferais quoi? Je veux dire en tant que Noam, pas l'officier"

Sa réplique te fait sourire, les Messer sont tous les mêmes au fond et ça te fait sourire, Noor ne doit pas avoir idée d’à quel point elle ressemble à son frère. Mais ton sourire s’efface rapidement pour laisser place à ce froncement de sourcils que ta mère déteste au plus haut point. Elle n’avait pas franchement besoin de te le faire remarquer, évidemment que tu te rends compte qu’elle a changé, que la Noor que tu connaissais a disparu, que la petite fille joufflue qui portait des couches à laisser place à cette jeune femme au visage d’ange mais au regard torturé. « Je sais, c’est ça vieillir et devenir adulte. » T’es pas sûr que vous parliez de la même chose mais tu te rends bien compte de son changement, tant le physique que le psychologique. Elle finie par sortir de la voiture et tu la laisses faire sans rien dire, tu n’as ni envie de la voir vomir, ni envie d’en avoir plein sur tes bottes. Mais son envie semble être passée, elle tente de faire quelque pas mal assuré et tu finis par la rejoindre dehors en soupirant, tu ne voudrais pas qu’elle tombe et qu’elle se blesse. Tu ne sais pas trop quoi lui dire, ça te fait chier de la voir dans cet état. Elle commence finalement à s’ouvrir, à se confier et s’arrête net pour fait volte-face et me regarder en face. J’en reste un instant sans voix mais je me ressaisis vite, faisant mine de rien. « Noor.. Qu’est-ce qui se passe ? » Tu secoues plusieurs fois la tête et passes la main dans tes cheveux. « Eh bien si j’avais un secret, un lourd secret, je.. Je ferais ce qu’il y a de mieux pour moi et ma famille. » Tu te balances d’un pied sur l’autre, peu sûr de toi. « Ecoutes, si jamais tu as besoin d’en parler, tu sais que je suis là. Fin Noam est là, l’homme, pas le flic. Et vu dans l’état dans lequel tu te mets, je pense que tu devrais vraiment en parler. » Tu détaches l’insigne à ta ceinture, lui montres et la fourres dans ta poche arrière.