arrache-moi (lyov)

un. les tolstoï, c'est trois frères. les tolstoï, inséparables. un jour, ils sont partis de chez eux, sans savoir pourquoi. ils ont dit au revoir à personne. juste envolés de russie. les tolstoï, faut pas les chercher, faut pas toucher un des frères sinon t'es mort. le sang russe, ils hésitent pas à frapper. deux. lyov, il fait des combats de rue parce que sinon, il mangerait que des pâtes et des pizzas. et du coup, il aime de plus en plus ça, sentir les os craquer sous ses doigts. voir le sang gicler et entendre les cris. des fois, il se retrouve à l'hosto, et ça le dérange pas plus que ça. trois. y a une fille qu'il connaît depuis qu'il est ici, depuis que la vie l'a emmené à cassas. elle est belle, typée et tout ce qu'il veut, elle est pour lui, pour sûr, mais y a un truc, en lui. ce truc noir et mauvais, qui lui fait dire qu'il est pas ce qu'elle mérite. alors il fait le mec, le pote, le gars sûr. et trop de non dits, ça tue les couleurs, il le sait, et même qu'elle pourrait se lasser. quatre. lyov quand il a ses jours de repos, il est dans les bars, sur les toits, ici et ailleurs. lyov on le voit pas dans les lieux typiques, bateaux. lyov si on veut le croiser, faut monter en haut des immeubles. il sera la, allongé à regarder les étoiles, pétard aux lèvres à refaire le monde. cinq. c'est pas le genre à parler trop, mais en même temps le genre à parler fort, insulter tout le temps et crier pour qu'on l'écoute. dominateur, il hésite pas à se faire remarquer. lyov le grand de vingt-et-un an à peine. lyov celui qu'on respecte parce qu'il fait un peu peur parfois, les poings serrés. six. lyov, c'est les gardes-à-vue à répétition, les insultes avec les flics, les coups de matraque, mais même pas peur, le mal c'est dans la tête, pas vrai ? et toujours, c'est ses frères qui viennent le sortir du trou, et toujours, il s'en prend dans la tête par les deux. souvent, il se fait engueuler par ses deux grands-frères, mais pas peur, la peur, c'est que dans la tête. sept. on dirait pas, mais lyov il peint, bien. c'est beau, c'est doux. peindre sur les corps, les murs, c'est ça son truc. pas les toiles, tout le monde le fait déjà. alors il s'exprime partout ailleurs. il le dit à personne, ou qu'aux personnes de confiance, et il en est fier, de peindre. huit. son rêve en fait lyov, c'est de tatouer. entrer dans la bulle des gens le temps d'une ou deux heures. savoir pourquoi, ouais, pourquoi ils se font ça. il aimerait, alors il s'entraîne avec un dermographe qu'il a fabriqué, un truc à la con, mais qui marche. et tatoue les peaux de banane, pieds de porc. neuf. il a un chien, bébé pitbull qui peut déjà briser les os si on touche à son maître. lyov, il essaye de l'éduquer mais c'est pas facile, et ses deux frères pètent les plombs parce qu'il fait ses besoins partout. c'est galère, mais il l'aime plus que sa propre vie. dix. lyov à vingt-et-un an, c'est le gosse débrouillard. il a besoin de personne et le revendique. peur de rien, la tête haute, lyov il s'en fout, il avance même quand ça fait mal.