Elsie #1 - I want to love someone like you

Aujourd'hui c'est samedi. Cailin me permet un week-end entier de repos par mois. Je suis contente, j'ai fais la grâce matinée et je me sens en pleine forme. J'ai, malgré tout, mal à la jambe et je me sens que ma canne va devoir de nouveau m'accompagner. J'observe le temps par la fenêtre, il fait gris et frais mais je m'en fiche. Il a plu toute la nuit, je le remarque au brouillard et à l'humidité qui parsème le paysage. Il y a un côté enchanteur à tout ça et je crois que je ne m'en lasserais jamais. Un petit sourire apparaît au coin de mes lèvres. Je finis par me détacher de la fenêtre pour aller me doucher et m'habiller. J'ai déjà déjeuner. J'adore les matins comme ça. Il est encore tôt et j'ai décidé d'aller voir Pilgrim. Il me manque. Il me manque énormément. J'ai très envie de le remonter mais je n'y arrive pas. Ma jambe me fait trop mal, je ne peux pas m'appuyer dessus pour aller me promener avec lui. Papa a décidé de le mettre en pension au ranch des Stokes. Je sais qu'il sera bien traité là bas. Une jeune fille le monte, elle lui apprend des tours mais je ne veux aucune folie avec mon cheval. Tout ce que j'aimerai c'est retrouver mon compagnon, retourner me balader avec lui. Je voudrais recommencer à sentir ma liberté. Je file dans ma voiture avec une excitation non dissimulée. J'ai toujours hâte de revoir mon Pilgrim. Récemment, je crois qu'il était très stressé. Il s'est blessé à une patte et j'espère sincèrement que l'on pourra le soigner convenablement. Pilgrim va devenir comme moi, un éclopé. Un handicapé. Je déteste ma jambe. Je déteste ce qu'elle fait de moi, ce qu'elle me fait ressentir. Je soupire doucement en posant ma canne sur le siège passager puis démarre, roulant jusqu'au ranch. Je ne vis pas trop loin et je ne passe pas en ville pour m'y rendre. Ça aussi, c'est super agréable. Je gare ma voiture et sors, me dirigeant aussitôt vers les box. Je ne m'annonce pas, j'y pense pas et je ne veux pas. Je veux voir mon Pilgrim. Je le retrouve dans son box, au fond, me fixant de ses gros yeux. Je souris doucement, posant mon menton sur ma main qui est sur la porte du box, le fixant. « Salut mon pote... » Je lance doucement. J'entends du bruit plus loin et je remarque Elias qui travaille. Je le connais un peu, je le trouve assez charmant et j'ai toujours du mal à comprendre comment il fait pour être avec une femme comme Poppy. Doucement, je m'approche en m'appuyant sur ma canne. « Bonjour Elias. Tu vas bien ? Je venais voir si Pilgrim allait mieux... » Je lui souris, m'arrêtant à sa hauteur. Je suis de bonne humeur.

J'observe Elias. Ce brun mystérieux, un peu à côté de la plaque parfois. Il est plus vieux que moi, je le sais. En fait, ma mère le connaît un peu mieux parce qu'elle connaît des gens de sa famille. Ma mère est une commère, elle ne peut pas s'empêcher de parler à tous le monde. Le pire c'est qu'elle a tendance à trop en dévoiler sur moi. J'aime pas ça, je n'aime pas voir la pitié dans le regard des gens sous prétexte que je suis diminuée. Oui, ma jambe ne sera probablement jamais autrement que brisée et douloureuse mais je ne perds pas mon sourire. Le pire dans tout ça, c'est que je ne peux plus monter Pilgrim. Je ne sais pas si je lui manque mais moi, il me manque. Pilgrim, il est comme moi. Il a réussi à se blesser gravement, ça m'a coûté une fortune de l'opérer. Je m'en fiche, c'est mon cheval, je l'aime, je veux l'aider. Il refuse que quiconque le monte. Et moi, je ne peux plus le monter avec ma jambe. Je soupire doucement en admirant son magnifique pelage noir. Ce cheval est si beau. Je souris légèrement quand il souffle, je comprend un bonjour de sa part mais ce n'est sûrement pas ça. Finalement, je croise Elias. Je le trouve beau. Je l'observe alors qu'il me parle de Pilgrim et je souris légèrement en entendant les nouvelles. Elles sont bonnes et ça me rassure énormément. Elias me demande si je veux sortir Pilgrim au paddock pour le laisser courir tout en le tenant. Puis, il semble se perdre, il semble perturbé. Je baisse les yeux vers ma jambe et m'appuie sur ma canne. Forcément, je suis handicapée. Je suis sûrement pas capable de tenir mon cheval avec un longe, juste pour le laisser courir un peu, le voir galoper. J'humecte mes lèvres, songeuse, avant de lever mon regard vers Elias. « Si je le veux ? Ou si je le peux... ? » Il ne fallait pas prendre de pincettes avec moi, je déteste ça. Je fixe Elias en souriant puis secoue mon visage de gauche à droite, résignée. « Je ne peux pas le tenir à la longe mais je veux bien rester pour le voir courir un peu... Ça ne risque rien avec sa patte opérée ? » Je préfère m'assurer que tout ira bien pour mon cheval, je ne veux pas le voir retourner en salle d'opération.