life and death issue (w/josefine)

être au lycée a parfois de bons côtés. avec les bonnes combines, on peut sécher les cours sans risquer d'avoir de problèmes en retour et rien que pour ça, daisy n'aurait cédé sa place pour rien au monde. assise par terre au milieu d'une dizaine de boites de chaussures, la gamine ne savait plus où donner de la tête. elle enfile l'une des paires, puis une autre et ainsi de suite jusqu'à finalement se rasseoir sur le sol. c'est de la torture. pas vraiment en fait. mais à ce moment-là, daisy est tout bonnement persuadée que le dieu de la chaussure est en train de se moquer d'elle du haut de son perchoir.pourquoi avoir inventer autant de chaussures si on ne peut pas toutes les avoir dans notre placard ? elle toise une des vendeuses, puis l'autre, attendant vainement que l'une d'elle lui donne la réponse miracle. raté. il n'y a pas de réponse miracle. il faut juste qu'elle fasse un choix et ça, ça lui brise le cœur, encore plus que de choisir entre deux sacs à main. pour daisy, la mode avait une importance capitale, elle était persuadée qu'on pouvait cerner une personne juste en détaillant son look. et pourtant, quiconque regardait daisy ne pouvait pas deviner qu'elle avait le cœur brisé et qu'elle était bien trop fière pour l'avouer. un instant de lucidité plus tard, elle attrape son téléphone et prend une photo d'elle assise par terre entourée de toute les paires de chaussures et l'envoie à jo. sos j'ai besoin de toi. extrême urgence. rien de plus, rien de moins. josefine avait l'habitude des "urgences" de sa sœur qui en fait n'avaient rien d'urgent. daisy, elle souffle, elle tape des pieds, elle grince des dents, l'exemple même de l'impatience. y'a rien de modéré chez elle, elle vit tout avec une passion dévorante, elle fonce sans jamais se retourner. sauf quand il s'agit de l'amour. sauf quand il s'agit d'asher. elle a reçu un message de lila hier soir, et elle a pas répondu. en huit ans d'amitié, daisy n'avait jamais ignoré un message de sa meilleure amie. elle avait l'impression de la trahir mais d'un autre côté, elle rêvait de l'envoyer sur une autre planète pour qu'elle ne fasse plus partie du décors. du daisy tout craché, jamais simple, toujours compliqué. perdue dans ses pensées, elle arrive pourtant à distinguer la voix de josefine qui se détache au loin. daisy constate amusée que les vendeuses accueillent jo comme si elle était leur sauveuse. jo était la sauveuse de tout le monde aujourd'hui. il faut vraiment que tu m'expliques comment je suis censée choisir une seule paire. elle croise les bras et fronce les sourcils, peut-être que jo elle l'a, la solution miracle.

life and death issue.

tu fixes ton écran d’ordinateur depuis plusieurs minutes maintenant, peut-être même une demie heure déjà, et rien ne te viens à l’esprit. ce papier est à rentre dans une semaine, et tout ce que tu as réussis à écrire pour l’instant c’est ton fichu prénom et ton nom. tu soupires. l’inspiration ne te viens décidemment pas aujourd’hui, et tu voulais absolument terminer ce projet avant ce soir pour avoir le reste de la semaine libre, ou peut-être commencer d’autres papiers qui te seront demander au cours de la semaine qui arrive. mais visiblement ton cerveau n’est pas d’accord avec tes envies, et n’a pas envie de fonctionner aujourd’hui. tu n’es pourtant pas fatiguée,  tu as déjà bu trois café entier, et le quatrième est posé à côté de toi. tu as bien bossé et tu connais tes cours. et pourtant, rien n’y fais, tu as le syndrome de la page blanche. tu es en plein combat de regard avec ton écran lorsque ton téléphone vibre sur ta table. tu l’attrapes rapidement. c’est daisy. qu’est-ce qu’elle veut à cette heure-ci, tu te demandes en fronçant les sourcils. et un sourire apparait sur ton visage lorsque tu lis son message. typique de daisy. elle a besoin de toi, expliquant que c’est urgent. et connaissant les urgences de ta petite sœur, tu sais très bien que c’est tout sauf urgent, sauf pour daisy. ni une ni deux, tu attrapes tes clefs et un gilet et sors rapidement de l’appartement qui commençait à t’étouffer. tu aurais tout fait pour t’enfuir de ce manque d’inspiration. et peut-être que sortir et prendre l’air te feras du bien, te donneras des idées pour ton papier. rapidement, tu rejoins le magasin où daisy doit définitivement se trouver. bingo. là où les vendeuses possèdent les yeux qui ne demandent que de les sauver, daisy se trouve par là. tu vois déjà le désastre, des chaussures de partout, daisy qui souffle et qui tempête et les pauvres vendeuse qui ne savent plus quoi faire ou où donner de la tête. tu t’excuses auprès d’une des vendeuses la plus proche de toi, et t’approches de la tempête qu’est ta petite sœur. avec un soupir, tu croises les bras et fronces les sourcils. tu ne devrais pas être au lycée toi ? il me semble qu’à cette heure-ci tu as encore des cours. ce n’est pas la première fois que daisy décide de sécher les cours, et ça, ça à le don de t’énerver. elle a le potentiel pour réussir à faire de grandes choses, mais si elle décide de ne jamais aller à l’école, ces grandes choses vont s’évaporer juste devant ses yeux. et sa prochaine question te fait hausser un sourcil et apparaître un petit sourire au coin des lèvres. bien sûr. une urgence made in daisy. je ne sais pas. prend celle dans laquelle tu te sens le plus confortable, non ? c’est ce que je fais.   

daisy, elle a toujours des priorités.. décalées. le choix de ses chaussures a une importance capitale sur le reste de sa vie, tout comme le reste de sa garde robe. hors de question pour elle de sortir sans être un minimum apprêtée. c'pour ça qu'elle est si perdue avec toutes ces paires de chaussures. les vendeuses semblent être au bord de la crise de nerf mais il n'y a rien à faire, daisy est incapable de se décider. et les vendeuses ont bien compris que son petit jeu risque de durer longtemps. tu ne devrais pas être au lycée toi ? il me semble qu’à cette heure-ci tu as encore des cours. daisy, elle lève les yeux vers sa sœur, l'regard accusateur. elle avait pas appelée pour avoir une leçon de morale mais plutôt pour un choix qui s’avérerait sûrement capital pour son futur. ses nouveaux escarpins. sérieux jo ? t'es venue pour me sermonner ou pour m'aider ? elle soupire. je m'ennuie au lycée, y'en a trop là-dedans. elle lui montre sa tête du bout des doigts. c'est pas totalement faux. daisy explose les scores et les cours ont plutôt tendance à l'endormir qu'autre chose. ils lui ont bien proposé un cursus avancé à l'université, mais elle a refusé. personne ne pourrait lui enlever ce plaisir d'être la meilleure. là-bas, elle ne serait qu'une élève parmi tant d'autres. daisy, elle reporte son attention sur les chaussures qui jonchent le sol autour d'elle, perdue. je ne sais pas. prend celle dans laquelle tu te sens le plus confortable, non ? c’est ce que je fais. daisy, elle ouvre grand les yeux et elle cligne des yeux au moins trois fois pour essayer d'assimiler ce que vient de lui dire sa sœur.les plus confortables ? elle soupire et prend sa tête entre ses mains, visiblement outrée. ma très chère josefine hamilton, on ne choisit pas les chaussures "les plus confortables". elle attrape une paire d'escarpins d'au moins douze centimètres. règle n°1 : il faut souffrir pour être belle. elle enfile les dites chaussures et fait quelques pas dans le magasin. au bout d'un moment, t'as tellement mal que tu ressens même plus la douleur en fait. daisy est un personnage unique et elle n'en a pas toujours conscience. elle ne montre aux autres que ce qu'elle a envie de leur montrer. elle peut parfois paraître très peste mais tout ce qu'elle fait, tout ce qu'elle dit, c'est pour pousser les gens dans leurs retranchements, les obliger à faire face à leurs doutes, à leurs peurs. au fond, c'est une bonne personne, la gamine.