did you lose what won't return? (alfie)

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did you lose what won't return?

tu ouvres doucement les yeux, encore un peu groggy. la morphine fait bien son effet, même si la drogue est déjà en train de se dissiper. il doit être le milieu de l’après-midi, si tu en juges par le soleil qui passe à travers la petite chambre de l’hôpital. ce matin, tes parents sont passés. tu as remarqué des rides sur le visage de ta mère qu’elle n’avait pas avant ton accident. tu as bien vu les quelques cheveux blanc dans les cheveux cendrés de ton père, et ce petit air triste sur le visage. ils sont repartis un peu après, sentant que tu étais épuisée. tu viens tout juste de te réveiller, tu as du dormir une bonne partie de la journée. et tu ne t’en plains pas. les deux plâtres sur des jambes rendent ton sommeil bien plus compliqué que prévu, et la douleur perpétuel à ta hanche te réveilles parfois en pleine nuit. et si ce n’est pas ça qui te réveilles, ce sont les cauchemars. tu peux te revoir dans cette voiture, tombant doucement dans les bras de morphée, malgré le bruit environnement. la musique, les discutons, les rires et les blagues. tu te sens partir, et puis soudain, quelque chose te déranges. une lumière qui t’arrives directement en plein tête, et tu entends des klaxons et tu n’as même pas le temps d’ouvrir les yeux que c’est le choc. une douleur atroce te parcours de part en part, et c’est à ce moment-là que tu te décides à ouvrir les yeux. tu peux entendre les gémissements et des cris au loin, une odeur qui ne te reviens pas, quelque chose de poisseux et chaud sur ton corps. et des pleurs. et tu as mal aux jambes. tu baisses les yeux et tu t’évanouis à la simple vue de leur état. et quand tu te réveilles, on essaie de te déplacer, et tu cherches frénétiquement tes amis que tu n’arrives pas à voir tout en demandant où ils sont. pour être honnête, ton charabia ne devait avoir aucun sens pour les pompiers. tu marmonnais des choses incompréhensibles que toi seule comprenait. et c’est à ce moment-là que tu te réveilles, généralement. avec l’odeur du sang encore dans tes narines, les bruits et les gémissements gravés dans tes oreilles et la douleur pratiquement palpable. tu essaies de trouver une position plus confortable, mais les plâtres n’aident vraiment pas. rester couchée là, toute la journée, te rends complètement folle. d’ailleurs, tu ne sais même pas quel jour on est. tu ne sais même pas depuis combien de temps tu es coincé ici. et surtout, tu ne sais pas comment vont tes amis. on t’as simplement annoncé qu’ils allaient s’en sortir, sans donner de détails ni rien, et ça, ça te ronges de l’intérieur. tu n’as qu’une envie, c’est de sortir de ce trou, et tout de suite.

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Marre. Il en avait marre de rester là, dans un lit pas confortable, à rester allongé la plupart de la journée. A ne rien faire. Il avait assez pleurer pour les prochains jours. Même si la tristesse ne disparaissait pas, il ne pouvait plus physiquement l’exprimer. Il gigotait dans son lit, essayant de trouver une nouvelle position pour passer le temps. Ce qu’il voulait le plus au monde c’était de voir ses amis.. certes ses parents et Noor et Hector sont passés le voir, même presque tous les jours. Mais il ne semblaient pas tirer grand-chose d’Alfie, il avait du mal à parlé de ce qu’il s’était passé. Le fait de les entendre reparler de l’accident comme s’il n’avait pas été là, comme si c’était leur accident et pas le sien. Il voulait parfois hurler quand ils lui disaient qu’il était chanceux. Il ne sentait pas chanceux du tout. Certes il était en vie, mais le soulagement n’est pas le sentiment principal qui emplissait son corps depuis des jours. Il ne savait pas c’était quoi, peut être un mélange entre du désespoir, de la rage et du regret. Il avait l’impression que seul ses amis pourraient comprendre. Il savait que Lizzie était déjà parti de l’hôpital, ayant été gardé juste quelques jours pour une commotion. Il n’avait pas de nouvelles des autres. Il avait demandé bien sur. Encore une fois il avait reçu la même phrase type qu’on lui avait donné. « Ils vont bien, ils ont été chanceux. » Il voulait savoir s’ils se sentaient aussi chanceux que lui ou pas. Il avait ce besoin urgent de les voir, de leur parler, de.. s’excuser ? Alfie se sentait immensément coupable pour l’accident. Ses parents et même d’autres autorités lui ont dit qu’il n’était pas en tord mais.. il ne pouvait s’enlever de la tête qu’il aurait pu faire quelque chose. N’importe quoi. Après tout c’était pour lui qu’ils étaient sortis cette nuit là. Il soupira une fois de plus en regardant par la fenêtre. Ce n’était que la matinée et il avait encore toute la journée à attendre. Entre tests et soins et rééducation. Sa mère parlait lui parlait doucement, mais il n’écoutait pas. Elle avait prit l’habitude de venir à droite de son lit, pour faire en sorte "qu’il entende bien", même si elle ne l’a jamais dit explicitement, elle n’était pas très subtile. Il voulait juste qu’ils partent, tous. Son vœu fut exaucé quelques temps après, le laissant seul dans sa chambre, la porte pas totalement fermé ce qui avait le don de le faire bouillir. Il n’était pas censé se lever à part pour aller aux toilettes, mais il voulait tellement partir, marcher, courir, il ne savait pas où. Puis il pouvait entendre les infirmières papoter entre elle, échanger des avis sur des dossiers. Il n’entendait que des bribes de conversation, mais il essaya de tendre l’oreille. Parfois il faisait ça, écouter attentivement pour se rassurer qu’au moins une oreille marche encore. « .. oui horrible, l’autre jeune femme de l’accident est à l’étage juste en dessous dans la chambre... » Alfie fronça les sourcils, elles étaient définitivement en train de parler de lui avant alors.. ? Ça voudrait dire que la jeune femme c’était Josefine ? Il avait vu la tête blonde de Daisy passer pour parler à ses parents, apparemment demandant des nouvelles, mais il ne savait pas si il pouvait aller voir Josefine. Sûrement pas. En une demie seconde, il se décida a bouger de son lit, se redressant doucement pour poser les pieds par terre sans décoller du lit. Il n’avait pas eu de soucis avec ses jambes mis à part des coupures, mais le plus difficile c’était l’équilibre. Parce qu’avec une oreille endommagé, son oreille interne a eu un choc et à du mal à reprendre son équilibre. C’était pour cela qu’il ne pouvait pas encore marcher beaucoup. Mais tant pis, il fallait qu’il la voit. De plus, il avait encore la clavicule et le bras immobilisé, le tout en plâtre, ainsi que son oreille toujours fermement tenu par un bandage. Pieds nus et en jogging et tshirt, il poussa la porte pour regarder dans le couloir, se dirigeant vers les escaliers, dieu merci non loin de sa chambre pour les descendre. Il faisait des pauses parfois, pour souffler et reprendre son équilibre quand il sentait le sol se dérober de sous ses pieds froids. C’est la mâchoire serrée qu’il se retrouva devant la chambre que les infirmières avaient indiqués devait être celle de Josefine.

Presque le souffle coupé, il entra dans la pièce, le regard au sol en refermant vite mais doucement la porte derrière lui. « Josefine, je.. » Puis il leva la tête, son regard ne savait pas où se poser. Entre les machines, les sondes et le visage de Josefine. Il l'a revoyait, si sereine dans la voiture, entre de s'endormir comme si elle avait toute confiance en lui pour la ramener chez elle. Puis son regard tomba sur le lit, ou plutôt sur les jambes de la blonde, les deux en plâtres. Il avait un poids sur la gorge qu'il n'arrivait pas à se débarrasser. Il resta planté devant à l'entrée. « J'ai pas le droit d'être là mais.. je voulais te voir. » Il savait pas quoi dire, il pensait qu'il allait avoir tellement de chose à dire et en fait.. non. Il ne savait plus. Au fond de lui il s'imaginait que de voir un de ses amis ça allait arranger les choses, qu'ils lui diraient que c'est un rêve, que eux n'ont rien. Mais là voir comme ça.. c'était encore pire. Il avait encore la tête trop embuée par les souvenirs ou les médicaments pour comprendre réellement la situation.

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il est tellement inconfortable, ce lit. et puis toute cette chambre l’est. tu peux entendre tout ce qu’il se passe à l’intérieur. un hôpital, ce n’est pas supposé être silencieux ? apparemment non. tu peux entendre les infirmières passer en pleine nuit, faisant leur ronde pour vérifier que tout va bien, changer les perfusions. quand tu étais sous une grosse dose de morphine, ça ne te dérangeais pas tous ces bruits, t’étais pas vraiment mal et tu te rappelles pas de grand-chose lorsque la drogue parcourait tes veines. mais la dure réalité t’as vite rattrapé, et avoir une bonne nuit de sommeil dans cet hôpital est une vraie torture, sans oublier ces douleurs incessantes. tu soupires. tu te demandes quand tu vas enfin pouvoir sortir de là, revoir tes amis, t’assurer qu’ils vont bien, et les serrer dans tes bras parce que t’as bien faillit les perdre ce soir-là. tu es encore dans ta contemplation lorsque tu entends la porte s’ouvrir doucement. tu t’attends à une autre infirmière, ou bien même un médecin pour te donner des nouvelles sur ton état, au lieu de passer systématiquement par tes parents et que ceux-ci se décident quelques jours plus tard à te le dire. tu sais très bien que tu ne sais pas tout sur ton état, et quelque chose dans le regard de ta famille quand elle te regarde dans ce lit te fais penser que c’est quelque chose de grave. mais tu préfères ne pas y penser, le déni te vas si bien au teint. tu relèves les yeux, et c’est la surprise totale quand tu vois ce visage que tu connais par cœur. alfie ? tu t’exclames, surprise de le voir dans ta chambre. tu l’examines rapidement. il marche, il est sur ses deux jambes. c’est déjà ça. s’il est venu ici tout seul, il doit avoir toute sa tête, donc pas de gros dégâts au cerveau. dieu merci. le plâtre à son bras te fais froncer les sourcils, mais ça va, les os ça se réparent. c’est le bandage à son oreille qui te fais poser des questions, mais tu as le temps pour ça. qu’est-ce que tu fais là ? tu continus tout en essayant de te mettre en position assise. pas question de revoir alfie après tant de temps en étant couchée. ça ne ferait qu’accentuer ce côté patiente et accidentée, et ça tu ne le veux pas. tu as bien demandé à ce que tu puisses remettre tes propres vêtements, mais les médecins on refusés, préférant que tu gardes la petite robe de l’hôpital. c’est plus facile par rapport à tes plâtres, apparemment, et tu n’as pas à bouger dans tous les sens quand tu l’as met. est-ce que tu vas bien ? qu’est ce qu’il t’es arrivé ? qu’est-ce qu’il est arrivé ? tu le bombardes de question.

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C'était une mauvaise idée. Il n'aurait pas du venir. Il devait faire demi tour et en même temps il en était incapable. Son corps lui refusait cette simple commande. Il ne savait pas quoi dire ni quoi faire. Son cerveau était vide ou du moins il y avait trop de pensée pour pouvoir se décider sur quelque chose de cohérent. Alfie pouvait bien voir la surprise sur le visage de Josefine, il était heureux et en même temps dévasté de la voir. Il ne savait pas trop quoi penser. Il l'examina des yeux et il voyait les plâtres sur ses jambes et il ne savait pas quoi en penser. Il pouvait la voir dans son esprit danser sur ces jambes musclés et il priait au fond de lui que ce n'était pas trop grave. Qu'au moins entre eux deux, elle pouvait continuer de faire ce qu'elle aimait, ce dont elle était doué. Il entendit au loin Jo dire son prénom, il voyait ses lèvres bouger mais il l'entendait comme si sa voix était étouffée. Il avait encore du mal à s'y faire et son oreille était encore un peu fragile même si elle avait toutes ses fonctions contrairement à l'autre. Il pencha doucement la tête sur le côté, comme si ce geste allait le faire mieux entendre. Il avait développer cette automatisme sans s'en rendre compte, même s'il ne s'avait pas si c'était très efficace. « Je peux revenir plus tard si je te dérange.. » Il avait la voix douce et en même temps parlait fort. Il avait du mal à s'entendre et ses parents le reprenaient parfois, lui disant qu'il parlait trop fort alors il avait des difficultés à jongler entre le trop fort et le trop bas. Pourtant tous ses problèmes il les avait mis de côté quand il était rentré dans la pièce, il voulait savoir comment allait Josefine et rien d'autre. Il grimaça un peu désespéramment en la voyant essayer de se redresser sur son lit. Il voulait l'aider, la prendre dans ses bras et ne rien dire mais ça ne risquait pas d'arriver. est-ce que tu vas bien ? qu’est ce qu’il t’es arrivé ? qu’est-ce qu’il est arrivé ? L'air serein qu'il avait sur le visage de la voir tomba un peu, le visage sombre. Il regarda ses pieds un moment et lorsqu'il vit le sol tanguer légèrement sous ses pieds il se dit qu'il devrait s'asseoir. Il se rapprocha du lit de la blonde et s'assit sur la chaise à ses côtés. Il semblait être épuisé du peu de chemin qu'il avait parcouru de sa chambre jusqu'ici. Il ne savait pas quoi dire, il ne savait pas par où commencer. Il ne pouvait pas s'imaginer qu'on ne lui ai pas dit ce qu'il s'était passé. Mais peut être qu'elle voulait l'entendre de sa bouche. Il ne savait même pas si lui était pret à le dire. « On a eu un accident au carrefour.. un.. une voiture est arrivé par la droite et nous a percutés. » Il n'osait pas la regarder, il regarda le drap du lit, le regard perdu dans le vide. La gorge nouée et les larmes aux yeux, il ne voulait pas qu'elle voit qu'il était sur le point de craquer. Il pouvait encore entendre le dernier cri d'un de ses amis et Josefine, presque endormie et tellement sereine avant le choc. « Je suis désolé Jo', j'ai rien pu faire pour l'éviter.. il a grillé un feu rouge et.. je voyais rien.. » Il avait l'impression de ne plus faire sens. Il voyait tout ce qu'il voulait dire, mais plus rien ne voulait sortir apparemment. Il releva la tête vers elle, les yeux embuée et il commençait à avoir mal à la tête.

» -- lose yourself.
» ALFIE & NOOR
» diamond heart. (alfie)
» sound of silence. (alfie)
» don't panic, everything will be fine. (alfie)