i need explanations. (w/cailin)

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- Je suis là, tu disais, alors que tu fermais la porte d'entrée derrière toi. Il ne devait être qu'aux alentours de dix-huit heures et pour une fois, tu avais réussi à quitter ton boulot plus tôt afin de passer une soirée tranquille chez toi avec Cailin. Tu fronçais les sourcils n'ayant aucunes réponses, pourtant persuadé qu'à cette heure-ci elle devait déjà être rentrée. Il lui arrivait parfois de rester plus tard à la boutique mais elle t'envoyait toujours un message pour te prévenir, tu avais pourtant bien regardé ton portable et tu n'avais rien. Tu retirais tes chaussures et ta veste pour être plus à l'aise, rester enfermé toute la journée dans un costard te suffisait amplement, t'aimais être en jogging chez toi. Tu allais jusqu'à la cuisine pour piquer quelque chose à manger. - Cailin ?! tu disais à nouveau, puisque tu voyais ses clefs sur le comptoir de la cuisine. Un papier du médecin attirait ton œil, enfin un énorme dossier meme. Tu fronçais à nouveau les sourcils alors que tu n'entendais même plus les pas de ta fiancée qui descendait les escaliers, trop occupé par ce document. Tu l'ouvrais, tu feuilletais les pages et tu compris rapidement. Et t'esperais te tromper, t'esperais réellement te tromper, que c'était pas ça, que c'était complètement autre chose et qu'elle n'avait pas été capable de te faire cela. Tu relevais les yeux lorsque tu sentais sa présence dans la pièce, elle était figée. - C'est quoi ça, Cai' ? tu demandais, avec l'infime espoir qu'elle te dise que c'était autre chose, que tu te trompais. Mais son regard effrayé te faisais comprendre que malheureusement, tu avais mis le doigt sur quelque chose qu'elle ne voulait pas que tu saches.

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Ces derniers temps, Cailin n'était pas des plus productives au travail. Elle passait des heures à penser ses décorations florales sans arriver à les réaliser. Au mieux, elle en faisait trois dans la journée et estimait qu'il s'agissait là de son meilleur taux d'activité. Il faut dire que les événements, tous si bouleversants les uns des autres, la plongeait dans un désarroi ultime. Elle pouvait dire, loin s'en faut, que ces derniers jours étaient les plus éprouvants de sa vie. Elle qui s'était tant résolue à avoir une vie paisible et être heureuse, elle se rendait compte que son quotidien virait sérieusement au rouge. Déjà, sa meilleure amie disparaissait sans donner la moindre explication mais pire encore, son fiancé, allié de toujours semblait s'éloigner davantage. Elle repensait à leur dernière dispute, une qui avait eu des consonances particulières puisqu'elle était arrivée peu de temps après leur anniversaire de rencontre. Elle se piqua le doigt avec une rose, la tirant soudainement de sa rêverie aux souvenirs d'antan. Elle regarda la pendule du magasin... Dix sept heures. Elle soupira et prit soin de fermer le magasin. Elle n'aimait pas finir tard en ce moment, étant donné qu'elle passait son temps à faire les recherches pour sa meilleure amie mais aussi pour prendre soin d'elle. Elle prit les clés de sa voiture et démarra au quart de tour. Quinze minutes plus tard, elle était devant chez elle. Le pas hésitant, elle ouvrit néanmoins la porte. Elle redoutait chaque jour un peu plus de rentrer chez elle. Ce foyer si cher à ses yeux devenait un abri dont elle ignorait la chaleur et l'odeur. Tout lui semblait hostile. Elle laissa ses clés sur le comptoir et alla prendre une douche.
Elle savait que Jason ne tarderait pas trop, elle devrait avoir une discussion avec lui, coûte que coûte. Elle prit soin de se sécher les cheveux rapidement et enfiler sa robe. Elle arrêta le sèche cheveux et entendit alors, d'en bas. - Cailin ?! . Elle s'habilla assez rapidement, ne voulant pas laisser Jason tout seul très longtemps. Elle descendit les escaliers tout aussi à la hâte. Elle emprunta un sourire à mesure qu'elle se rapprochait de la cuisine mais ignorait alors sur quoi elle allait tomber. Debout, les yeux rivés sur elle, interloqué. Il avait le dossier médical dans les mains, celui qu'elle lui avait caché. La preuve ultime de son mensonge, de cette grossesse inopinée qu'elle lui avait dissimulée. Figée, elle ne pouvait faire sens ni mouvement.  - C'est quoi ça, Cai' ? .

Sa voix se perdit dans un sanglot, elle ne pouvait dire mot. Ses yeux embués de larmes, au souvenir de l'annonce de sa grossesse et de sa perte récente ne cessaient de s'alourdir. Elle ne savait par quoi commencer, elle était si vulnérable. Le château de cartes s'était effondré, la confrontant directement à lui. Son amour, froid comme la glace qu'elle avait trahi. Elle lui répondit, fuyant son regard. - Je...Je, peux tout t'expliquer. . En réalité, elle n'en avait foutrement pas envie mais elle ajouta, comme pour se soulager la conscience. - Sache que ce que contient ce dossier n'est plus d'actualité.. Elle faisait la secrète, alors qu'il pourrait à tout moment ouvrir ce dossier et regarder de plus près de quoi il s'agit. Elle souhaitait seulement gagner du temps, espérer qu'il oublie.  

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T'as sentis que t'as touché un point sensible, t'as senti que t'as mis le doigt sur un problème dont elle ne t'a pas fais part. Ses yeux se remplissent de larmes et meme de là où tu es, tu peux aisément voir que sa respiration est saccadée et tu pourrais alors abandonner et la prendre dans tes bras mais, t'es bloqué. T'es bloqué parce que tu lui en veux, et encore plus lorsqu'elle ouvre la bouche pour prendre la parole. - Je.. Je peux tout expliquer... Tu t'es fermé, ta mâchoire se serre sans meme que tu essayes de le cacher. - Sache que ce que contient ce dossier n'est plus d'actualité.. Tu fronçais les sourcils parce que, tu comprenais alors tout à coup que ce que tu pensais quelques secondes plus tôt n'était plus, n'existait plus. Tu sentais la chaleur montait en toi, tu sentais ton sang ne faire qu'un tour à l'intérieur de ton corps alors que t'es poings se serraient. - Ça veux dire quoi ?! Tu demandais. Cailin n'était pas à l'aise, elle n'était pas à sa place, elle n'était pas sure d'elle. Tu reprenais le dossier dans tes mains et tu l'ouvrais, parce que tu pouvais pas rester comme ça et attendre une quelconque réponse ou un quelconque mensonge puisqu'après tout, elle t'avais caché sa grossesse alors c'est difficile de savoir maintenant. Tu feuillette ce dossier, tu lis chaque ligne, chaque mot, un silence de mort à prit place dans la maison qui abritait encore il y a quelques semaines des rires et de la joie. Tu sais que Cailin doit être au plus mal mais, là tout de suite tu penses à toi et à ce mensonge. Tu fermes le dossier sans un mot, tout se mélange dans ta tête. Tu ne sais pas si tu dois parler, partir, crier, la consoler, t'es perdu et ça a le don de t'énerver. Et finalement ton corps parle à ta place, ta voix sort sans meme que tu es le temps de l'arrêter. - Pourquoi ? c'est simple, c'est clair, c'est précis. Pas trente-six mots, pas de phrase qui finiront par demander la même chose. Tu relèves t'es yeux vers la blonde, ta fiancée, cette femme que tu aimes depuis huit ans, avec qui tu te voyais passer ta vie et qui pourtant t'as cachée etre enceinte de ton enfant. Et tu sais pas, t'arrives pas à savoir à quel moment les secrets ont commencés à prendre place dans votre couple, à quel moment vous vous êtes perdus. À quel moment a-t'elle pu décider de garder cela pour elle, sans meme t'en faire part, toi, celui-là même qui lui a demandé sa main il y a de cela quelques mois. Tu aurais pourtant du etre la premiere personne à qui en parlait, avec qui partageait cette nouvelle. - C'était mon droit de savoir, non ? T'avais pas à me priver de ça. Simple question, ou affirmation finalement. T'aurais dû savoir, t'aurais du etre au courant, elle avait portait ton enfant, bordel.

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Debout, l'air grave et la mâchoire serrée, Jason faisait mine de garder la tête froide. Depuis tant d'années passées à ses côtés, Cailin savait parfaitement quand il avait l'air de contenir sa colère. Elle avait déjà eu des démonstrations de sa violence mais elle savait que cette fois-ci, elle se heurterait à tout ce qu'elle avait voulu éviter. La culpabilité, le remord, la rancoeur, l'oubli... Ces sensations, elle les retardait un maximum pour canaliser sa colère. A la vue de ses poings serrés et sa respiration haletante, nul doute qu'elle se fourvoyait.   - Ça veux dire quoi ?! Elle allait répondre à sa question, sa bouche allait s'ouvrir mais elle resta paralysée. Figée par la peur, par la lâcheté elle ne savait plus vraiment. Le temps qu'elle reprenne ses esprits, Jason avait le regard sur l'ensemble du dossier, parcourant page par page comme pour en absorber toutes les informations. Cailin tentait elle aussi de se contenir mais les larmes venaient obscurcir sa vue, elle ne voyait que ces gouttes d'eau remplir ses iris à une vitesse surprenante. Lorsqu'il ferma le dossier, Cailin commença à éclater en sanglots, comme s'il venait de refermer son histoire. Son bébé. Sa perte non programmée. Toute cette entrevue était improvisée mais en même temps, Cailin la voyait foutrement réaliste. Elle voyait l'amertume de Jason, mêlée à son incompréhension et cette douleur qui se traduisait par la colère. - Pourquoi ? .
Quand il s'agissait de demander des explications, Jason était le plus concis possible. Il ne se perdait pas en récits et souhaitait aller directement au but recherché. Pour le coup, il lui demandait pourtant de tout lui raconter et la blonde était déjà en train d'essuyer ses larmes. D'un geste de la main droite, elle essuya ses larmes tout en essayant de parler sans bégayer.
Il était difficile de ne pas hacer ses mots, tant elle était submergée par l'émotion et la douleur qui la parcourut par tous ses membres.
Elle avait envie de dire tellement de choses, de traduire tout ce qu'elle avait ressenti à la nouvelle : de la joie, celle de porter l'enfant de celui qu'elle aimait, de l'inquiétude, celle de devoir l'assumer et d'être incertaine de l'avenir. Comment aurait-elle pu lui dire alors qu'ils étaient devenu si loins l'un de l'autre ces derniers temps? Elle ne voulait pas être la mauvaise élève mais le reconnaître lui facilitait la tâche. Elle ne porterait pas le chapeau toute seule, il en était hors de question. Elle lui avait certes dissimulé sa grossesse mais en aucun cas elle était seule fautive dans l'histoire.
Cette quête d'explications allait se corser au fil des minutes et pourtant Cailin s'engageait dans cette voie. A ses risques et périls. -
Pourquoi? Eh bien parce que je n'étais pas prête à te le dire...Je pense que je voulais attendre que ce soit certain avant que.... Elle laissa échapper de nouvelles larmes à la pensée de ce petit être qu'elle avait perdu. Elle comptait le lui dire mais les derniers événements avaient changé la donne et l'avaient plongé dans un désarroi total. Elle devait finir la phrase mais elle avait du mal. - Avant que,
avant qu'il s'en ai... aille.. Elle se moucha en attrapant une boîte de mouchoirs posée sur la table de la cuisine. Elle renifla légèrement, ses joues étaient en feu et ses yeux, fatigués. Elle avait fini sa phrase de manière incongrue, il devait deviner le sens.- C'était mon droit de savoir, non ? T'avais pas à me priver de ça. . Ces dernières paroles parvinrent en écho à Cailin qui avait du mal à accepter tous ces reproches. Elle les méritait, certainement mais elle n'était pas prête à les magasiner à la pelle. Elle devait se défendre, bien que le faire contre celui qu'elle aime depuis toujours n'était pas du tout chose facile. Elle devait expliquer au mieux, elle n'y arrivait pourtant pas. Alors, elle répondit , craintive. - Oui je le sais Jason... Je ne voulais pas te le dire car je n'étais pas sûre... Mais et puis merde quoi! Te priver de ça? Toi tu ne fais qu'être absent tout le temps! Tu n'es plus là avec moi, je... . Elle marqua un temps d'arrêt avant de reprendre. - Je t'ai privé de l'annonce mais moi j'ai perdu mon bébé Jason... Ca, tu ne sauras jamais ce que ça fait.. Elle lui faisait du mal mais d'en parler, elle ne faisait que de se souvenir de ce jour maudit. Et maintenant, elle pensait à elle et lui, deux âmes aimées mais incomprises, autrefois si complices; aujourd'hui si vulnérables.

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Tu es devenu sec, presque tranchant dans tes paroles et ton regard est devenu froid, tu le sais, tu es comme ça. Quand tes nerfs montent, tu ne contrôles plus grand chose et tu perds ton tact. Mais la situation t'énerve, tu sais qu'elle a raison sur certains points. Tu comprends rapidement qu'elle a voulu attendre les trois mois pour te le dire et ainsi être rassurée. Tu comprends aussi qu'elle a perdu ce bébé, ton bébé. Ce bébé dont tu n'as jamais su l'existence. Et t'étais à deux pas à ce moment-là d'aller vers elle, la consoler parce que, forcément tu sais qu'elle l'a portée, qu'elle l'a aimé de suite et que tout s'est écroulé. Tu es assez intelligent pour comprendre le mal qu'elle a du subir avec tout ça, pourtant elle a fait le choix de ne jamais te le dire, de ne pas te mettre dans la confidence et de ne pas te donner l'opportunité de l'aider, et ça tu ne comprends pas pourquoi. Et puis, ton sang se glace, par ses mots. - Oui je le sais Jason... Je ne voulais pas te le dire car je n'étais pas sûre... Mais et puis merde quoi! Te priver de ça? Toi tu ne fais qu'être absent tout le temps! Tu n'es plus là avec moi, je... Tu sens qu'elle marque un temps d'arrêt avant de reprendre. - Je t'ai privé de l'annonce mais moi j'ai perdu mon bébé Jason... Ca, tu ne sauras jamais ce que ça fait.. Et tu vois rouge, vert, jaune, orange. Ta mâchoire se contracte à nouveau, t'es prêt à exploser à tout moment, ton regard devient noir parce qu'à ce moment-là, ses mots qu'elle a prononcé, tu ne les digèrent pas, tu lui en veux. - Je ne saurais jamais ce que ça fait Cailin, parce que quoi ? Parce que je ne l'ai pas porté dans mon ventre, c'est ça ?! Mais bordel, Cai, j'aurais été au courant comme j'aurais dû l'être en tant que père de cet enfant, j'aurais souffert de cette perte ! Même sans l'avoir porté dans mon ventre, parce que je suis le père, parce que je l'aurais aimé comme toi ! Le son de ta voix avait augmenté à la fin de ta phrase, pour te faire entendre, parce que ta colère prenait le dessus, parce que tu t'énervais à mesure que tu parlais. - Et tu sais quoi ? En plus, j'aurais pu t'aider à surmonter tout ça, on aurait surmonter ça à deux, comme font les couples qui vont se marier, tu te rappelles ?! Tu avais dis cela sèchement mais, tu ne regrettais pas. Oh bah oui, tu le regretterais quand toute la dispute sera terminée c'est évident mais, là tout de suite non, certainement pas.
Oui tu le savais que les choses avaient changés entre vous depuis quelques semaines, tu ne sais pas si c'est la routine, la lassitude, le manque d'effort, et tu sais très bien qu'elle le sait aussi. Mais ce qui t'énerve à ce moment-là, c'est qu'elle ose te faire passer pour le méchant de cette histoire, comme si son acte ne descendait que du fait que tu étais absent, qu'elle avait ça par ta faute, uniquement. Tu t'étais toi-même privé de cet enfant ? Jamais de la vie, certainement pas. - J'suis désolé Cai que t'en sois venu à penser que j'étais aussi égoïste que cela, à tel point de penser que l'existence de mon propre enfant ne m'intéresserait pas. Tu lâchais cela, simplement, durement, sans même un regard pour elle. Tu venais t'asseoir sur la chaise du bar de la cuisine, le regard vide, lasse, l'esprit complètement brouillé et le cœur fatigué.

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Il manquait les mots. Il manquait ces paroles qui auraient tout arrangé, ces phrases qu'on dit souvent pour consoler,
rassurer. L'un comme l'autre, ils avaient sûrement besoin d'être épaulés,
écoutés, rapprochés. Ils étaient pourtant parfaitement des êtres incompris,
incapables de s'imaginer ce que l'autre ressentait. Voilà ce que Cailin pensait depuis ces quelques minutes qui s'écoulaient et où, fuyant chacun le regard de l'autre, ils étaient comme des chiens aux abois, prêts à déborder.
Pour sa part, Jason allait certainement déraper, lui qui bouillonnait bien souvent de l'intérieur sans broncher immédiatement. Elle avait fait part de sa peine sans arriver à coordonner l'ensemble pour le rendre audible. Certes, il était parfaitement audible mais il n'était pas facile à digérer. Cailin se livrait comme jamais, laissant Jason recevoir son ressenti tout en étant malheureusement confronté au sien. - Je ne saurais jamais ce que ça fait Cailin, parce que quoi ? Parce que je ne l'ai pas porté dans mon ventre, c'est ça ?! Mais bordel, Cai, j'aurais été au courant comme j'aurais dû l'être en tant que père de cet enfant, j'aurais souffert de cette perte ! Même sans l'avoir porté dans mon ventre, parce que je suis le père, parce que je l'aurais aimé comme toi ! Cailin frissonne à chacune de ses remarques, à ces remords à peine dissimulés. Lui aussi criait de douleur, lui aussi était confronté au chagrin. Il disait vrai, dans cette colère se dessinait la perte de cet enfant, de cet espoir dont il n'avait pourtant pas connaissance il y a quelques heures. En plus, la jeune femme savait pertinemment que Jason ferait un bon père, elle n'en avait jamais douté. Ses propres questionnements étaient pour elle : cette femme était incapable de décider rapidement. - Et tu sais quoi ? En plus, j'aurais pu t'aider à surmonter tout ça, on aurait surmonter ça à deux, comme font les couples qui vont se marier, tu te rappelles ?! . Cailin eût un moment d'absence, mêlé à de la fatigue. Elle avait compris sa phrase mais elle ne voulait pas l'enregistrer. Voilà qu'il lui avait dit une chose belle, sublime et qu'il avait tourné comme elle ne l'aurait jamais pensé. La voix grave, le ton sec, il lui balançait leur mariage à la figure. Il était énervé , ne mesurant plus ses dires. Le sang de Cailin ne fit pourtant qu'un tour, elle sentait la colère maintenant la gagner. Après tout, il n'aurait pas lui seul le privilège d'être en colère. Elle lui rétorqua : - C'est maintenant que tu te soucies de notre futur mariage? Oui on est un couple marié,
oui on aurait pu surmonter cela mais il aurait déjà fallu que tu te pointes plus souvent à la maison! Tu n'es plus là, tu me laisses et moi je , je...
J'en ai marre Jason! Je , je savais que traverser cela seule était une mauvaise idée mais je ne voulais pas te le dire car, car j'avais peur! La vie me fait peur, surtout quand il faut la donner!


Oui, les choses avaient changé. Elle avait laissé une part d'elle-même parler pour elle dans son dernier monologue. Elle avait besoin de vider son sac, partager ce fardeau qui la consumait un peu plus chaque jour. Elle ne savait pas comment intégrer Jason à ce partage mais elle savait qu'elle devait le faire. - J'suis désolé Cai que t'en sois venu à penser que j'étais aussi égoïste que cela, à tel point de penser que l'existence de mon propre enfant ne m'intéresserait pas. Il venait de terminer par cela,
lâchant ses propres aveux et elle ne savait comment réagir. Elle le regarda s'éloigner, s'asseyant sur une chaise pour se reposer. Elle le regarda et vint poser une main sur son dos, tout en grelottant. Elle le faisait de façon maladroite, le caressant légèrement l'omoplate droite tout en s'en éloignant aussitôt. Etrangement, elle ne savait pas si elle en avait le droit, elle se demandait comment il réagirait. Elle regarda droit devant elle, ajoutant :
- Tu n'es pas comme ça, je le sais. Je sais ce que tu es,
je t'ai aimé pour ça et je... Je sais que tu en aurais voulu.... Elle continua perplexe : - Dis moi, dis moi juste que ça ne changera rien, que le fait de ne pas te l'avoir dit n'est pas grave. Je m'en veux de ne pas te l'avoir dit mais je pense... Je pense que c'est mieux qu'on en parle plus.... D'une voix suppliante, elle essayait de se racheter tout en écourtant ce douloureux passage, ces souvenirs qu'elle voulait enfouis sur son ancien bébé.