☆ born to be real, not to be perfect.

01. La famille c'est un joyeux bordel. Mais ça a toujours été quelque chose d'important pour moi. Dans le chaos, il faut s'adapter à chaque membre de famille. Et puis, il faut rapidement savoir s'occuper de soi dans une famille de quatre enfants avec des parents absents. J'ai ressenti cette solitude. Je tentais de me rapprocher le plus possible des autres membres de la famille, comme pour pallier à ce manque affectif. Mais chacun suit sa propre voie. Alors finalement, je devais me confronter à ce que moi-même je voulais faire plus tard. Et c'était le vide intersidéral. 02. Depuis toujours, je gribouille dans mon carnet (ou plutôt dans mes nombreux carnets). Que ce soit pour écrire, dessiner ou scrapbooker. Ça me détend, c'est un moyen de communiquer avec mes émotions comme je dis souvent. C'est devenu une extension de moi-même. On m'a toujours dit que je pourrais faire quelque chose avec. Que ça représenté ce que je pourrais faire plus tard. Mais je n'ai jamais compris. Alors je continue de gribouiller dans ce bordel artistique. 03. J'ai toujours suivi mon instinct, mes envies. Je n'aime pas les étiquettes. Je les décolle et les colle sur l'opposé de ce qu'elles représentent. Il n'est pas rare que je faisais le mur. Ce n'était pas pour faire la fête, rencontrer un potentiel copain. Je m'amusais à me balader, dire bonjour au marchant d'hog dog et prendre des photos des passants. 04. Quand j'étais plus jeune, je suis restée une nuit entière dans un cimetière pour relever un défi. Les pompiers ont été obligés de venir car prise par la peur, j'étais tétanisée derrière une tombe. Oui, les cimetières c'est plus trop mon truc. Et puis, quand je suis sous pression, je deviens une acheteuse compulsive. Très souvent, ce sont des fournitures style papeterie. Ô combien de carnets vides rose à poids sont entreposés dans des boîtes de rangement ? 05. Je n'aspirais pas à de grandes études, une carrière. Les professeurs ne comprenaient pas. Mes parents non plus. Eux qui sont si occupés, ont une fille qui n'aspire à rien. Pourtant, à l'école tout se passait bien. Peu d'implication pour de si bonnes notes. Mais le cœur n'y était pas. Alors les remarques n'étaient pas très bonnes et l'attitude était nonchalante. 06. Mon premier amour, c'était toute une aventure. Il n'était pas comme les autres. Il ne plaisait pas à ma famille. Il n'était pas assez bien. C'était la frénésie de la première fois. Et puis, nous étions jeunes et passionnés. Alors un soir, la fugue. Dix-sept ans et pleins de rêves. Autant dire, que le retour à la maison a été dur 06. Découvrir le monde, c'était mon but. Je ne voulais pas poursuivre mes études. Grâce à mes petits jobs, j'ai eu des économies suffisantes pour voyager. J'étais prête, mon billet en poche. Et puis, la réalité m'a rattrapé. Ou plutôt la famille, l'autorité parentale. C'était un no man's land pendant plusieurs jours dans la maison familiale. Je ne voulais pas céder. Pourtant, nous avons fini par arriver à une entente. 08. Etudiante à l'université de Californie, je poursuis des études en sciences vétérinaires par correspondance. C'était un bon compromis pour m'organiser comme je le souhaite. 09. J'ai encore une fois suivi mon instinct. Mes rêves de voyage étaient bien présents. Je rêvais de verdure, café et d'une cheminée. C'est impossible à San Francisco. Il ne m'a pas fallut longtemps pour plier bagages. La destination était aussi bien connue. Cassas. Un moyen de respirer et de renouer avec la famille. 10. Aujourd'hui, je suis toujours la petite blonde paumée qui tente de trouver ces rêves. J'étudie toujours, je travaille pour un fleuriste et je gribouille toujours autant dans mes carnets. Ils deviennent plus précis. Des histoires se forment, se croisent. Des personnages m’obsèdent, me font pleurer. Mais je cherche toujours ce que je veux devenir. Je suppose que c'est ça, grandir.