no one belongs here more than you (ft. noa)

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no one belongs here more than you

Encore une journée parfaitement rôdée. L’après-midi est consacrée à mon travail à temps-partiel chez le fleuriste. Un temps que j’apprécie particulièrement, surtout en cette période de l’année. L’odeur des fleurs est douce, agréable et maquille les intempéries. Les couleurs sont variées, chaleureuses. Je ne m’y connais pas beaucoup en fleurs – les connaissances sont celles que j’ai acquises au travail – mais travailler dans un tel environnement est un bonheur. Gribouiller et écrire dans mon carnet est aussi beaucoup plus relaxant. Cela se voit dans l’épaisseur de mes traits, l’ondulation des caractères. Mais cette matinée, je décide la passer tranquillement à la librairie de Cassas. C’est l’un des premiers endroits que j’ai découvert lors de mon arrivée en ville. Alors que mon voyage était seulement pour quelques jours, j’étais tombée amoureuse de l’endroit et ce qu’il représente. Je suppose que je pense ça de tous les endroits où l’on peut trouver des livres. Il ne se passe pas un jour sans qu’un bouquin se perde dans mon sac ou entre mes mains. Et puis quand Cassas est devenu mon nouveau chez moi. Cette librairie est alors devenue une habitude, un sanctuaire où je peux mettre mes idées au clair. Alors c’est avec un sourire enthousiaste que j’entre dans ce monde de l’imaginaire. Je me perds plusieurs longues minutes dans les rayons à chercher quelque chose qui attire mon œil. Finalement, je jette mon dévolue sur « Brooklyn Follies » de Paul Auster. Je pars vers l’espace détente et m’assois comme à mon accoutumée, par terre en tailleur. Les chaises c’est très peu pour moi ; je suis plus à l’aise par terre, comme une gamine de quinze ans.

J’ouvre mon livre et reste captivée pendant deux longues heures. Mes yeux s’écarquillent quand enfin, je daigne les lever par-dessus mon livre. Je peine à revenir à la réalité et garde le regard dans la vague pendant quelques secondes. La librairie est presqu’inhabitée, il est peut-être temps que j’aille déjeuner avant d’aller travailler. Je me lève péniblement, les jambes encore engourdies. Je ramasse mes affaires et passe par un certain rayon pour récupérer deux trois bouquins que j’avais vu auparavant. Je sors la tête du rayon et remarque qu’un jeune homme tient la caisse. Je reviens rapidement sur mes pas et arrange mes cheveux. Peut-on dire que c’est un crush ? En tout cas, il n’était pas désagréable à regarder et j’avais toujours un petit pincement au cœur quand je devais passer à côté de lui. C’est idiot. J’avance donc doucement vers la caisse et pose mes livres sur le comptoir tout en disant « Bonjour » avec un sourire dessiné sur les lèvres.

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Il ne s'était pas levé du bon pied comme beaucoup d'autres jours. Noa n'était pas des plus agréable et ça beaucoup de gens le savaient. Son patron a la librairie ne pouvait pas compter souvent sur lui et s'était habitué à son caractère. Il prenait surtout sur lui et particulièrement, car il savait que Noa connaissait les bouquins comme sa poche. Le petit brun se rendit jusqu'à la librairie encore un peu endormi, sa dégaine en disait long. Qu'est-ce qui lui était passé par la tête pour avoir envie d'aller au boulot? C'était un miracle ou peut-être simplement qu'il avait une idée derrière la tête. Il en avait une. Des nombreuses jolies demoiselles s'y rendaient régulièrement. C'était son lieu de chasse en quelque sorte et puis il pouvait également refaire son stock de bouquins. Il passa la porte et salua d'un signe de tête son patron et ses collègues. Il passa dans les rayons, pris quelques bouquins et alla derrière le comptoir. Il attrapa une chaise et posa ses jambes sur le comptoir. Noa était le pire énergumène que l'on pouvait croiser. Il était là de corps, mais surement pas d'esprit. Du moins son esprit était plongé dans les histoires que refermaient les bouquins qu'il avait pris plus tôt. Il n'allait pas travailler jusqu'à temps qu'il l'aurait décidé. Quelques heures passèrent, il s'endormait presque, son patron le réveilla en lui disait qu'il était temps qu'il travaille puisqu'il allait être seul pendant une heure ou deux. Il leva les yeux au ciel, souffla et fit semblant de travailler le temps qu'il s'en aille. Il se posa à la caisse, jouant un peu avec la machine avant de relever le regard vers une cliente. Il ne l'avait pas vu entrer tellement qu'il ne s'était pas intéressé aux clients en ce début de matinée. Elle venait souvent à la librairie et c'était étonnant qu'il n'avait encore rien tenter. Elle était mignonne même très mignonne. Elle avait ce quelque chose de spéciale. Encore une fille qui lui avait tapée dans l'œil. C'était l'occasion aujourd'hui de tenter sa chance. Cela l'avait tout d'un coup réveillé de sa flemmardise. Il s'avança doucement vers lui et déposa ses livres sur le comptoir. Sa voix et puis ce sourire. Il lui rendit bien évidemment. - Salut.. Tu as fait de très bons choix. - S'exclama-t-il en observant les couvertures. Il le faisait exprès pour gagner du temps, pour qu'elle reste plus longtemps. Il pris même un peu trop de temps en la dévisageant de haut en bas. Il faisait un peu flippé sur le coup. Il baissa le regard pour ne pas l'effrayer, mais garda un sourire malicieux sur son visage. - Et voilà ça fera dix-neuf dollars, s'il te plait. - Disait-il en lui tendant le sachet en plastique avec les bouquins avant de le ramener vers lui avant qu'elle n'arrive à l'attraper. - J'allais oublié.. En plus des dix-neuf dollars, il faut que t'accepte de sortir avec moi, un de ces soirs. - Il la regarda fixement dans les yeux, il attendait une réaction. Une négative, il aimait les défis et si elle acceptait c'était trop facile. Il jubilait d'impatience à l'idée de devoir s'arracher les cheveux pour la séduire, pour l'avoir dans sa poche.

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Que c’est idiot. Je ne connais ni son prénom ni son âge et pourtant, un pincement au cœur me pousse à faire attention à mon apparence avant de me retrouver en face de lui. Qu’est-ce qu’on peut paraître bête parfois. Mais ça fait du bien de sentir ce doux empressement, se sentir aussi léger qu’une plume l’espace d’un instant. Je n’ai jamais rêvé du prince charmant, d’une grande romance à Orgueil et Préjugé. Quelque chose de simple, d’intuitif c’est le bonheur pour moi. J’ai cru le connaître un jour, mais je suis retombée bien vite sur Terre. C’était beau quelques instants, et puis les complications et l’hésitation ont eu raison de moi, de nous. C’est ainsi le cœur battant que je m’approche de la caisse et le salut avec un sourire. Je ne m’attends à rien bien évidemment. J’acquiesce dans un nouveau sourire le compliment. Bien que je soupçonne fortement qu’il s’agisse d’une phrase toute faite pour laisser un bon souvenir au client. Je me méfie toujours des vendeurs ; je suis l’une de ses personnes qui craquent facilement alors très souvent, je les évite en passant de l’autre côté du rayon. Pendant un moment nos regards se croisent, je me demande presque si je n’ai pas quelque chose sur le visage. Je prépare rapidement la monnaie pour ne pas le fixer plus longuement. D’une main je dépose l’argent sur près de la caisse et de l’autre, je tente de récupérer mes effets. Je tente seulement, car je comprends bien vite qu’il ne sera pas aussi facile de sortir de la boutique. Surprise, je ramène mon bras au niveau de ma poitrine. « C’est une plaisanterie ? » M’exclamais-je dubitativement. Je ne m’attendais pas à une telle réaction, ni à une telle proposition. De nombreuses pensées traversent ma tête. Est-ce l’un de ces défis que les garçons ont tendance à prendre trop à cœur ? Ou, la librairie est-elle un terrain de jeux pour lui ? Je réprime une certaine partie de moi qui souhaite accepter l’invitation. C’est plutôt facile, car je reste majoritairement dubitative et offusquée qu’un tel lieu soit pris pour un plan drague. « Voilà la monnaie » dis-je en pointant du doigts le billet qui jonche le plan de travail. « En ce qui concerne le reste, ça ressemble à une phrase bien rôdée pour les clientes. Désolé, mais je n’aime pas me faire balader » dis-je froidement – dans ma tête, c’était une jungle ; j’imaginais un double de moi taper contre les murs en dénonçant une trahison, n’ayant pas acceptée l’invitation de ce jeune homme qui me tourner la tête depuis quelques temps. Je tends la main pour lui indiquer que je souhaite récupérer mes achats. Mais pourquoi une partie de moi veut que la conversation continue ?

@noa ridley